mercredi 4 avril 2012

Le stick de gouache solide.

Nombre de parents ou d'enseignants en maternelle sont soucieux de la manière d'intéresser les enfants au travail de la gouache. Avec le travail au doigt, arrive l' appréhension des taches, que l'adulte transmet facilement à l'enfant qui risquera d'être hésitant. D'autre part, la tenue du pinceau nécessite une longue patience dans l'apprentissage de la maitrise du geste.
Un fabricant espagnol a eu la judicieuse idée de proposer de la gouache solide dans un stick, dans le même esprit que les sticks de colle. Pas de produit directement dans les mains, pas d'outil intermédiaire. Tracés longs et large sans avoir à interrompre son geste, un séchage ultra rapide permettant rapidement la superposition des couleurs. La possibilité de faire des graphismes directement sur gouache. Les enseignants qui ont eu la primeur de cette nouveauté sont particulièrement séduits...

dimanche 1 avril 2012

Hundertwasser

L'art a toujours été un témoin de son temps. L'art de notre siècle, qui a vécu deux guerres mondiales et un changement du système planétaire de production, a assisté à la faillite de deux idéologies totalitaires qui lui ont fait connaitre les ouvertures et les limites, les perspectives et les contradictions d'un monde placé en accélération constante sur l'orbite de la culture globale. On pense bien sur à l'idéologie marxiste qui s'est révélée la plus mystifiante et au totalitarisme de la pensée qui est allé trop souvent de pair avec la culture globale.
Des systèmes existentiels globaux se sont alors structurés, initiés par Walter Gropius ou Le Corbusier. L'idée étant la réhabilitation du rationalisme par le fonctionnel. Par rapport à ce fonctionnalisme globalisant, des individualités fortes ont pleinement assumé leur vision originale de l'être et de la société. Allergiques au conformisme ambiant, elles ont modelé le fascinant profil de "l'autre face de l'art" du XXe siècle. Ces utopies visionnaires prennent l'aspect d'un destin humaniste exemplaire, pensées intuitives agressant le conformisme, provocantes pour ne pas dire subversives.
Ce dualisme entre deux histoires de l'art est la caractéristique du XXe siècle. Marcel Duchamp  qui renverse le rapport art/industrie: "ce sont les regardeurs qui font l'art". John Cage en musique suivi de la projection sublimante d'Yves Klein ou la phénoménologie de Joseph Beuys. C'est sur cette "autre face de l'art" que des créateurs assument la transversalité des messages de l'art contemporain, pour une croissante intégration à la dynamique existentielle de la vie.
Hundertwasser y a naturellement une place unique. D'une générosité ingénue et d'instinct pratique, ce peintre amoureux de la beauté se fait le médecin de l'architecture, prône la tempérance écologique et déteste la ligne droite. Né à Vienne en 1928, artiste le plus connu mais également le plus controversé en Autriche. Une réputation internationale affirmée à la fin des années soixante, suite à une carrière trépidante initiée par un long séjour à Paris.
Expositions, discours-manifestes, happening-performances, tour du monde de ses oeuvres dans les musées des cinq continents, manifestation planétaire magistrale entre 1975 et 1983: "l'Autriche montre Hundertwasser aux continents". Publication du manifeste « ton droit à ta fenêtre, ton devoir d'arbre ». Intervention télévisuelles spectaculaires en faveur d'une meilleure qualité de l'habitat, toits couverts de végétation, aménagement individuel des façades. La notoriété mondiale d'Hundertwasser est faite.
Depuis qu'il a peint sa première spirale en 1953, Hundertwasser a scellé la marque de sa vision du monde, de son rapport à la réalité extérieure. Ce rapport s'opère par osmose, à partir de niveaux de conscience successifs, et concentriques par rapport au moi profond. Le symbole pictural illustre la métaphore biologique. Pour Hundertwasser, l'homme à cinq peaux: son épiderme naturel, ses vêtements, sa maison, l'environnement social (famille, amis, nation), la peau planétaire (biosphère)...